Patrick Desprez pour La Dépêche du Midi
Au même titre que Dupé, Spierings et van den Boomen, tous en fin de contrat, le porteur de brassard du Toulouse FC Brecht Dejaegere faisait ses adieux au Petit-Wembley, samedi 27 mai, à l'occasion du match nul face à Auxerre (1-1, J37). Séquence émotion.
Il restera un personnage historique au TéFéCé. À jamais, celui qui a soulevé deux trophées majeurs les deux dernières saisons : celui du titre en L2 synonyme de remontée en élite pour les Violets en mai 2022 ; celui de la Coupe de France, il y a un mois pile-poil, conquise soixante-six ans après la première Dame Coupe. Derrière son accent et ses expressions belges devant les micros, sa vista et son sens du jeu sur le pré, Brecht "Bibiche" Dejaegere qui fête en ce lundi 29 ses 32 ans, laisse déjà le souvenir d’un grand pro, toujours dispo. Tac au tac avec le capitaine aux 100 matchs sous les couleurs téfécistes (9 buts, 14 passes).
Brecht, forcément une soirée particulière depuis l’arrivée en bus jusqu’à l’hommage au coup de sifflet final…
Oui, on a eu un très bel accueil des supporters pour notre ultime sortie à domicile. Je quitte le club avec – je peux le dire et c’est rare dans le foot – des amis : Stijn (Spierings) et Branco (van den Boomen). Plus aussi Maxime (Dupé). C’était – il cherche ses mots – beau. Voilà, c’est ça.
Avez-vous pu vous contenir, contrairement à van den Boomen ?
(sourire) Je n’ai pas pleuré, j’ai essayé de garder à l’intérieur. Mais lorsque les larmes de Branco ont commencé à couler, j’avoue que ce fut difficile de me retenir.
À chaud, si on vous demande ce que vous conservez de votre passage ?
Quand je suis arrivé, le club n’était pas dans les mêmes dispositions, en résumé. On a gravi les échelons pas à pas. Et voir où on est aujourd’hui ; cela prouve qu’on a construit une belle histoire ensemble.
Pas de regret de ne pas poursuivre l’aventure, alors ?
Il n’y aura donc pas la coupe Europe ; dans le football, c’est comme ça. Il faut apprécier les bons moments que tu as. Toujours regarder devant soi. Je souhaite le meilleur au TFC ainsi qu’à mes amis.
Votre avenir est-il tranché ?
Je vais le garder encore un peu pour moi-même. Je veux profiter ce soir (samedi, ndlr) et la semaine qui arrive. Et je tiens à remercier tous les gens qui travaillent au club. Ce sont eux qui créent ce lien avec nos fans.
"Quand tu vois ta femme et ton fils touchés..." témoigne Maxime Dupé après son dernier match au Stadium
Vice-capitaine depuis l’arrivée de Philippe Montanier sur le banc, le gardien du temple sort de son meilleur exercice. Où il aura pris une autre dimension. À 30 ans, SuperMax(ime) Dupé (115 matchs, 43 clean-sheet) peut s’en aller l’esprit tranquille.
Maxime, que retenir de votre Der à domicile, vous qui ne serait plus toulousain la saison prochaine ?
J’ai un sentiment partagé entre la tristesse de partir naturellement et la fierté également de ces trois saisons passées ici. Je suis honoré d’avoir permis au club de revenir en Ligue 1 et d’avoir gagné cette Coupe de France. De laisser le TFC en coupe d’Europe, aussi.
Les larmes ont coulé ou pas ?
Non. J’ai réussi à les contenir. Après, c’est toujours plus dur quand j’ai mon fils ou ma femme qui sont touchés… Ce sont des moments pas évidents à vivre. Malheureusement, cela fait partie d’une carrière de footballeur.
Vous avez raté un seul match de championnat en trois saisons. Impressionnant !
Ce n’est pas rien, c’est sûr. Encore cette fameuse rencontre, je ne la dispute pas parce que je suis positif au Covid… Avoir enchaîné et été régulier, cela m’a comblé. Et je pense avoir sauvé quelques points dans des instants importants cette année ou l’an passé.
On sent une pointe de nostalgie…
Non, je n’ai pas envie de regretter quoi que ce soit. J’ai tout donné ; je ne suis pas un tricheur. Je mouille le maillot, à 100% pour mon club. Je crois que je pars digne, la tête haute.
Pas facile de pouvoir basculer sur un autre projet, non ?
Je repenserai au Tef quelque temps. C’est comme ça, de toute façon. Je vais prendre le temps de récupérer et ressasser les séquences magnifiques que j’ai vécues. Pour, dès cet été, me lancer dans autre chose.
Vous avez des pistes ?
Je n’ai rien décidé encore, je n’ai pas signé. J’ai plusieurs options, je ne vais pas non plus me précipiter. être sûr de faire le bon choix.
Ce sera en France ?
À la base, oui. Maintenant, autant pour la vie de famille que pour l’évolution de carrière, pourquoi pas un tour à l’étranger (il sourit).